Tu as sans doute remarqué qu’il y a de plus en plus de vieilles et vieux autour de nous. Eh oui, la population vieillit ! Cela est principalement dû à la baisse de la natalité et à l’allongement de l’espérance de vie. En Europe, ce phénomène est particulièrement marqué. D’ici 2025, les projections montrent que 22 % des Européen·nes auront 65 ans ou plus (Eurostat, 2024)
Malheureusement, cette réalité renforce l’âgisme. Mais qu’est-ce que l’âgisme ? C’est le fait de discriminer, mépriser ou ignorer une personne ou un groupe de personnes en raison de leur âge. Ce qui nous intéresse ici, c’est l’impact de cette discrimination sur les adultes âgé·es.
L’âgisme a des effets néfastes sur la santé des vieilles et des vieux. En effet, des études montrent que les personnes âgées ayant une vision négative de leur propre vieillissement pourraient vivre en moyenne 7,5 ans de moins que celles ayant une vision positive ( Adam, 2013)
Tu as peut-être remarqué que nous utilisons les termes « vieille » et « vieux ». Pour nous, il est essentiel de réhabiliter ces mots : il est temps de les dépoussiérer et de leur ôter les connotations péjoratives qui leur sont injustement attribuées. Les utiliser est donc un choix réfléchi et assumé. En les employant de manière positive, nous cherchons à briser ces stéréotypes et à montrer que la vieillesse n’est pas aussi négative qu’on le croit souvent. En changeant notre langage, nous changeons aussi notre perception.
Pour aller plus loin, nous avons rencontré des personnes âgées dans un centre de jour pour mieux comprendre leur réalité, les sensibiliser à l’âgisme et saisir l’impact que celui-ci pourrait avoir sur leur vie.
Cette sensibilisation s’est articulée en plusieurs étapes. Tout a commencé par des discussions ouvertes sur l’âgisme, avec l’aide de supports visuels tels que des citations, des caricatures et des publicités âgistes. Cela a permis d’amorcer le dialogue et de se poser des questions essentielles : À quel âge est-on considéré·e comme vieux·ille ? Est-on réellement discriminé·e lorsqu’on vieillit ? C’est donc ça, l’âgisme ?
Les participant·es ont partagé leurs expériences et leurs réflexions sur le sujet, et ces échanges ont permis de prendre conscience que l’âgisme est souvent intériorisé.
En s’appuyant sur ces discussions, nous avons ensuite formulé des slogans percutants pour sensibiliser toutes les générations. Des phrases comme « La vieillesse est une richesse » ou « Rides, souvenir de nos sourires » sont nées, reflétant une vision positive du vieillissement.
Afin de ne pas laisser ces messages confinés aux murs du centre de jour, nous avons décidé de les rendre visibles. Il était crucial que les vieux·ille puissent faire entendre leur voix ! Inspiré·es par les collages féministes, nous avons créé des affiches avec des lettres peintes en noir sur des feuilles blanches, chaque lettre occupant une feuille entière pour être vue de loin et marquer les esprits.
Enfin, nous sommes passé·es à l’action en collant ces slogans dans différents lieux du Grand Hospice, un ancien hospice situé en plein cœur de Bruxelles et site emblématique de la jeunesse bruxelloise. La diffusion de ces messages aura donc une portée intergénérationnelle. Ces collages ont donné une voix aux personnes âgées, leur permettant de s’exprimer et de montrer leur présence et leur engagement dans l’espace public.
Ce processus, allant des discussions à l’action visible, permet de révéler l’âgisme sous un nouveau jour et de promouvoir une image positive des personnes âgées engagées, tout en ayant un impact profond et bénéfique sur les participant·es. En lisant cet article, tu découvriras comment nous pouvons tous contribuer à transformer notre regard sur l’âge, la vieillesse et à lutter contre l’âgisme.
Rejoins-nous dans ce combat essentiel pour une société plus juste et inclusive !